La pollution atmosphérique peut aggraver la rhinite

by in Actualité 2 mars 2020

La rhinite est une affection respiratoire courante (elle concerne 20 à 50% des individus selon les pays et selon les études), qui se manifeste par des éternuements, un nez congestionné, des écoulements nasaux ou encore des démangeaisons. Elle peut être d’origine allergique, associée à un rhume ou indépendante de ces deux facteurs.

Méthodologie

Afin de mener leur étude, les chercheurs ont eu recours aux données de deux cohortes destinées à l’étude des maladies respiratoires : l’étude épidémiologique des facteurs génétiques et environnementaux de l’asthme (EGEA) et l’European Community Respiratory Health Survey (ECRHS). L’étude englobait ainsi 1 408 Européens âgés de 52 ans en moyenne et ayant subi une rhinite dans les douze derniers mois. Selon la sévérité de la rhinite, un score entre 0 et 12 a été attribué à chaque individu étudié. Les chercheurs ont croisé ces informations avec les données du projet ESCAPE, qui évaluait les niveaux de pollution de villes européennes en fonction des concentrations d’oxyde d’azote, de particules fines ainsi que la densité et l’importance du trafic routier.

Des corrélations variables selon les polluants…

Avec ces données, les chercheurs de l’Inserm ont pu constater que les personnes dont le lieu de résidence était soumis à des niveaux élevés de pollution étaient plus susceptibles de contracter une rhinite sévère. Plus précisément, ils ont observé des corrélations positives entre entre les concentrations de particules PM10, de particules PM2,5 et de dioxyde d’azote et la sévérité de la rhinite. Pour les particules PM10 et PM2,5, plus les concentrations sont élevées plus la rhinite semble sévère. Pour le dioxyde d’azote, les concentrations ne sont pas déterminantes: la simple exposition à ce polluant semble suffire pour augmenter le risque de rhinite sévère.

…et selon le type de rhinite

Ces associations semblent d’autre part bien plus significatives en ce qui concerne les rhinites non-allergiques et non-asthmatiques. Ainsi, les observations suggèrent que la pollution atmosphérique aurait des impacts différents selon la rhinite. Cependant, étant donné le faible nombre d’individus allergiques ou asthmatiques dans les des deux cohortes observées, ce constat reste incertain. D’autres travaux sont donc nécessaires pour préciser l’influence de la pollution atmosphérique sur la rhinite. De la même manière, des études supplémentaires sur les conditions favorisant cette influence sont requises.

Retrouvez l’étude en libre-accès sur https://www.jacionline.org/article/S0091-6749(19)31636-7/fulltext