Air pollution exposure induces a decrease in type II interferon response : A paired cohort study

by in Actualité 21 juillet 2023

On comprend maintenant pourquoi l’incidence du SARS-COV 19 a été bien supérieure en ville.

La défense contre les agents infectieux fait intervenir à la fois l’immunité innée et l’immunité adaptative. L’immunité innée a pour point de départ les « toll-like receptors » qui représentent la première ligne de défense en stimulant l’activité des lymphocytes « natural killers » qui sécrètent l’interféron-γ. L’immunité adaptative est dirigée spécifiquement contre un agent infectieux et fait intervenir les lymphocytes TH1 qui sécrètent également l’interféron-γ et sont en équilibre avec les lymphocytes TH2 responsables de la réponse immuno-allergique.

L’exposition humaine de long-terme aux polluants atmosphériques conduit à une altération de la méthylation de l’ADN favorisant la réponse TH2 responsable de la réaction inflammatoire et ayant, au contraire, un effet inhibiteur sur la réponse TH1.

L’étude a eu pour objectif de quantifier la concentration sanguine d’interféron-γ chez des volontaires sains comparativement durant la période de confinement et au décours de celle-ci.

Ces volontaires ont été recrutés parmi le personnel soignant de quatre établissements hospitaliers de la ville de Nice. Les auteurs ont, dans un premier, réalisé une étude faisabilité auprès de 58 personnes, puis une étude principale auprès de 408 autres. En parallèle, le réseau de surveillance de la qualité de l’air AtmoSud a monitoré les concentrations ambiantes des particules PM10, du dioxyde d’azote et de l’ozone.

L’analyse multivariée des données a permis de mettre en évidence, lors de la période de confinement, une baisse très significative, de l’ordre de 40%, de la concentration sanguine d’interféron-γ, corrélée aux concentrations ambiantes des polluants mesurés.

Ces résultats mettent clairement en évidence la baisse des défenses anti-infectieuses en relation avec la présence des polluants atmosphériques et rendent compte de l’incidence particulièrement élevée des cas de SRAS-cov19 dans les centres urbains pollués, à côté de mécanismes complémentaires comme l’altération de l’épithélium bronchique, les phénomènes de coagulation intravasculaire, également en relation avec la réaction inflammatoire intense.