Caractéristiques des bioaérosols et particules fines

by in Actualité 19 janvier 2021

Des chercheurs se sont penchés sur la nature, les caractéristiques et la propagation des micro-organismes pathogènes nommés bioaérosols qui représentent une pollution de l’air à ne pas négliger.
Certains microbes dont les bactéries provenant du sol ou de milieux aquatiques peuvent voyager sur des centaines voire des milliers de kilomètres en étant aéroportés malgré des conditions a priori néfastes pour leur survie. En effet l’air n’est pas un milieu propice à leur survie en raison de nombreux facteurs (température, radiations UV, absence de nutriments). L’étude prend l’exemple de micro-organismes originaires d’Antarctique retrouvés en Australie ou de bactéries provenant du Sahara et détectables en Europe.
Le principal vecteur de ces micro-organismes sont les particules fines présentes dans l’air, communément appelées PM2,5 et PM10 selon leur taille. Cette revue scientifique recense des publications mettant en lien le rapport entre composés chimiques présents dans l’atmosphère sous forme de particules fines et la présence de microbes dans l’air.

Les phénomènes météorologiques comme les tempêtes de sables et de poussières favorisent le déplacement de particules fines et donc de microbes. De même la concentration dans l’air de ce type de bactéries et de microbes est plus importante lors d’épisodes de brumes et de brouillards. L’humidité et la température favorisent la concentration des particules fines et peuvent donc dans certains cas augmenter la prolifération de ces micro-organismes. L’ensemble de ces facteurs est donc à prendre en compte lors de l’observation de micro-organismes pathogènes, notamment dans des milieux où la pollution aux particules fines est très présente. Ces bioaérosols sont sources de différents impacts sur la santé humaine, des animaux et également des plantes. Au niveau humain, ces bioaérosols peuvent provoquer des maladies respiratoires, gastro-intestinales, urinaires et également développer différentes formes d’allergies.

Enfin les chercheurs soulignent que plusieurs études ont mis en avant que les micro-organismes composant les bioaérosols peuvent indirectement influencer des changements climatiques. Ainsi à travers différents processus climatiques, ces bioaérosols peuvent influer sur des phénomènes de précipitations, de nucléation ou encore de dégradation de composés chimiques dans l’eau formant les nuages.

Références : Chen X., Kumari D., Achal V., 2020 : A Review on Airborne Microbes: The Characteristics of Sources, Pathogenicity and Geography [En ligne] Atmosphere, vol.11, n°9
https://doi.org/10.3390/atmos11090919

Pour en savoir plus sur l’impact des incendies de forêt sur ce phénomène :
Kobziar L.N., Thompson G.R., 2020 : Wildfire smoke, a potential infectious agent [En ligne] Science, vol.370, n°6523
https://doi.org/10.1126/science.abe8116