Dernières estimations de l’impact sanitaire de la pollution de l’air ambiant par Santé publique France

by in Actualité 9 juin 2021

Santé publique France (SPF) a publié ses dernières estimations dans un rapport intitulé « Impact de la pollution de l’air ambiant sur la mortalité en France métropolitaine ». Ces nouveaux chiffres concernent l’année 2020 et son contexte particulier en s’intéressant au premier confinement qui a eu lieu de mars à mai.

Le ralentissement de l’activité générale durant cette période a provoqué une diminution notable des concentrations de dioxyde d’azote (NO2), principalement due à la baisse du trafic routier. Les concentrations de particules fines (PM10 et PM2,5) ont connu des baisses moins significatives car elles proviennent de sources multiples dont certaines (chauffage domestique, épandage agricole) n’ont pas ou peu été impactées par les mesures de confinement. A travers une évaluation quantitative de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique, les modélisateurs de l’agence annoncent que les mesures du premier confinement ont permis d’éviter 2300 décès en lien avec une baisse de l’exposition aux particules fines (PM2,5 et PM10) et 1200 décès évités en lien avec une baisse de l’exposition au NO2.
Ces résultats restent néanmoins à relativiser car ils restent des estimations et les mesures de confinement ont eu aussi des effets négatifs sur la santé (augmentation de la sédentarité, ralentissement des dépistages et de l’accès aux soins, impacts sur la santé mentale, etc.).

Ce rapport fournit également des estimations sur la période 2016-2019. SPF estime que 40000 décès par an sont imputables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines PM2,5 ce qui représente 7% de la mortalité totale annuelle et se traduit par la perte de 8 mois d’espérance de vie pour les individus de cette tranche d’âge. Ces estimations indiquent cependant un progrès par rapport à celles portant sur la période 2007-2008 pour laquelle le chiffre de 48000 décès par an attribuable à l’exposition aux particules fines était avancé.
L’agence souligne que malgré un contexte sanitaire contraint, ces résultats témoignent de l’existence de leviers d’action publique efficaces, comme la baisse du trafic en zone urbaine et que des changements de comportements individuels sont susceptibles de se pérenniser (télétravail, modification de la mobilité…). D’autres pistes d’améliorations pour lutter contre la pollution de l’air sont également citées comme par exemple la rénovation thermique des logements et l’amélioration des dispositifs de chauffage au bois pour les émissions liées au chauffage domestique.

L’ensemble du rapport de Santé publique France est consultable à cette adresse : https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/pollution-de-l-air-ambiant-nouvelles-estimations-de-son-impact-sur-la-sante-des-francais