Exposition à la pollution de l’air et comportements violents

by in Actualité 31 janvier 2020

Une équipe de l’Université du Minnesota a publié dans le numéro du mois de novembre de la revue Epidemiology une étude de corrélation entre, d’une part, les variations à court terme des polluants règlementés et, d’autre part, les agressions et dommages aux biens recensés par le FBI. L’étude a concerné la période 2000-2013 et a porté sur 34 Etats américains, 301 comtés et 86 millions d’habitants.

Sous le terme « agression » étaient colligés les agressions physiques, viols, homicides et kidnapping. Les dommages aux biens concernaient les vols d’objets, notamment de voitures et de cartes de crédit et les dégradations. Les auteurs trouvent une augmentation de 17% des agressions pour une augmentation de 10µg/m3 des PM2,5 et de 6% pour une augmentation de 10 ppb du taux d’ozone.

Il n’existe pas de seuil pour la survenue de ces effets. En ce qui concerne les PM2,5, on trouve une courbe dose-réponse avec un plateau au-delà de 20 µg/m3. La pathogénie pourrait faire intervenir l’inflammation et le stress oxydatif qui seraient responsable d’un dommage neurologique par l’intermédiaire du système olfactif et de la circulation générale. Les auteurs rappellent les résultats d’études animales mettant en évidence une réaction agressive, avec recherche de récompense et défense du territoire lors d’expositions contrôlées aux polluants.


Références : Berman J. D., Burkhardt J., Bayham J., Carter E., Wilson A., 2019 : Acute Air Pollution Exposure and the Risk of Violent Behavior in the United States. [En ligne]. Epidemiology, vol. 30, n°6. Disponible sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31430264.