Six Français sur dix sont déjà concernés par les risques climatiques

by in Actualité 14 février 2020

Bien que la mortalité liée aux risques climatiques demeure réduite, le nombre d’événements naturels à risque est susceptible d’augmenter avec le changement climatique. Parmi ces événements à risques, on compte aussi bien ceux dommageables pour la population que les biens ou l’environnement. Ces événements sont divers : inondations, submersions marines, tempêtes, cyclones, séismes… Dans un rapport DATALAB du mois dernier, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire estime ainsi que les événements naturels à risques concernent 6 Français sur 10.

Des événements naturels plus fréquents et plus graves

Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le changement climatique influence directement la fréquence et la sévérité de ces événements. Sur les 180 événements naturels dommageables survenus en France entre 1900 et 2017, 9 sur 10 seraient dus aux conditions climatiques. Les événements les plus dommageables seraient les canicules, qui correspondraient à 85% des décès liés à des événements naturels. Plus de deux tiers des événements naturels dommageables appartiennent à la catégorie « très graves », en raison du nombre de décès qu’ils ont causé (10 ou plus) ou des investissements matériels qu’ils ont nécessité.

La fréquence des événements naturels « très graves » a considérablement augmenté depuis 1950. Les accidents « très graves » de type inondations sont aujourd’hui les plus fréquents. Sont notamment en cause l’urbanisation des zones inondables et la pression touristique, qui accroît la vulnérabilité des territoires côtiers.

Une très grande majorité de la population exposée aux risques climatiques

De fortes disparités territoriales sont observables au niveau du degré d’exposition. Ce rapport DATALAB propose un classement par niveau d’exposition, en fonction de la densité de la population et du nombre de risques climatiques qui concernent la commune. Plus la population est dense et plus les risques climatiques sont nombreux, plus l’indice l’est également.

Ces indices vont de l’absence d’exposition à un risque climatique à une très forte exposition à un ou plusieurs risques climatiques. Il ressort de ce classement que les risques climatiques concernent 4 communes sur 5. Mais de plus, 3% y sont fortement exposées. 64% des communes sont à risque d’inondation. Viennent ensuite les mouvements de terrain, qui représentent un risque sérieux pour 55% des communes.

Ce rapport présente également un classement par catégories des communes sujettes à des aléas climatiques. Ici, le classement exclut donc les communes non exposées à des risques climatiques. Les catégories correspondent aux risques climatiques auxquels les communes sont exposées :

  • Inondations et mouvements de terrain;
  • Mouvements de terrain et feux de forêt;
  • Feux de forêts, inondations et mouvements de terrain;
  • Avalanches;
  • Ouragans.

Les statistiques témoignent de l’exposition récurrente de la population des risques climatiques pluriels. Ainsi, si l’on considère la première catégorie, celle-ci englobe deux tiers de la population et environ la moitié des communes exposées à des risques climatiques. Le risque d’inondation concerne ainsi toutes ces communes. Le risque de mouvements de terrain concerne pour sa part 61% d’entre elles. Les seconde et troisième catégories comprennent respectivement 16% des communes (soit 6% des personnes exposées à des risques climatiques) et 14% des communes (soit 18% des personnes exposées à des risques climatiques).

L’aménagement et le développement : deux facteurs d’influence majeurs

Le rapport s’intéresse finalement aux territoires les moins vulnérables aux risques climatiques. Ils sont ceux où la population est la moins dense et les équipements les moins nombreux. Leur faible vulnérabilité aux inondations s’explique par le fait que l’absence des enjeux qui favorisent la vulnérabilité à ce risque. Par exemple, dans les zones où le risque d’inondations est moindre ou absent, la densité de population à proximité de cours d’eau à risques de débordements est plus faible. En ce qui concerne les feux de forêts, on observe que la superficie des espaces forestiers est moins importante. Cela explique la plus faible vulnérabilité à ce risque.

Le rapport montre ainsi que les choix en matière d’aménagement et de développement favorisent l’exposition aux risques naturels. Influencés par les enjeux locaux (comme le tourisme), ces choix vont ainsi favoriser la vulnérabilité aux risques climatiques. En effet, ils peuvent aggraver la probabilité de réalisation des risques potentiels pour les territoires. Par exemple, le risque potentiel de submersion marine a toujours concerné les communes côtières, mais se renforce avec le tourisme intensif.

Retrouvez le rapport complet sur https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-01/datalab-essentiel-202-risques-climatiques-janvier2020.pdf .