Une plus grande exposition aux espaces verts à proximité du logement est associée à une réduction de l’asthme, celle-ci étant modifiée par la température et des aspects socio-démographiques.

by in Actualité 6 février 2023

Hu et al. (2023) Residential greenspace and childhood asthma: an intra-city study. Science of the Total Environment

Cette étude épidémiologique transversale a été réalisée dans la ville de Shanghai, auprès d’un échantillon de 16 000 enfants âgés de 3 à 12 ans. Elle avait pour but d’évaluer l’effet protecteur éventuel de résider à proximité d’un espace vert sur la prévalence de l’asthme qui était de 4.8 % au sein de la population considérée.

De nombreuses informations ont été collectées : des paramètres individuels (âge, sexe, âge gestationnel, mode de naissance, allaitement, …) et environnementaux (lieu de résidence, pollution atmosphérique, températures, exposition au tabagisme passif, distance à un espace vert). Les espaces verts résidentiels ont été quantifiés au travers du Normalized Difference Vegetation Index (NDVI) en raison de sa capacité à refléter la couverture végétale.

Après prise en compte des facteurs de confusion potentiels, les auteurs mettent en évidence le rôle protecteur vis-à-vis de l’asthme du fait de résider à proximité d’un espace vert notamment dans les zones (i) présentant des températures inférieures à la valeur médiane ou (ii) situées en zone péri-urbaine ou rurale (diminution du risque d’asthme de l’ordre de 18%). Cet effet protecteur pourrait être lié à une plus grande exposition à la biodiversité dans le cadre de l’hypothèse hygiénique. Cet effet pourrait également être associé à une moindre exposition aux polluants atmosphériques, à une plus grande facilité pour l’enfant à pratiquer une activité physique et à un effet anti-stress de l’environnement végétal.

Ces résultats sont d’autant plus convaincants que l’évaluation de la distance séparant le logement de l’enfant de l’espace vert comporte des approximations tendant à minorer cet effet protecteur. Les auteurs signalent que, parmi les 160 articles de la littérature qui se sont penchés sur cette question, les deux-tiers ont retrouvé un effet protecteur. Il n’est par contre pas possible de savoir, compte-tenu du caractère transversal de l’étude, si cet effet porte sur la prévention de l’asthme ou sur un meilleur contrôle de la maladie.