Bilan énergétique de la France en 2019

by in Actualité 12 février 2021

Le bilan énergétique de la France pour 2019 est paru. Sa présentation, plus volumineuse que les années précédentes, montre le caractère stratégique que revêtent les questions énergétiques par rapport à l’urgence du changement climatique.

Les tendances affichées pour 2018 ( cf. bilan énergétique de 2018) se confirment avant le caractère tout à fait atypique de l’année 2020. Dans un contexte d’inflation générale des biens et services de 1,1 %, les ménages paient en moyenne l’énergie 2,3 % plus cher en 2019 qu’en 2018. Cette hausse est imputable à l’énergie utilisée par le logement, (+ 4,3%), tandis que le prix des carburants est quasiment stable.

Au total, en 2019, l’énergie représente 8,9 % des dépenses réelles des ménages, hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés, et 5,7 % de leur consommation effective, incluant notamment ces éléments (figure 1). Cette part est stable après une hausse de 0,4 point entre 2017 et 2018. Elle demeure sensiblement éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,9 %.

Le prix du pétrole est resté relativement stable en 2019 avant de s’effondrer en 2020 avec la crise sanitaire.

Le prix TTC de l’électricité augmente de 3,8 % dans le secteur résidentiel en 2019. Les taxes représentent 30 % du prix de l’électricité. La consommation se répartit de manière sensiblement équitable entre les secteurs du logement, de l’agriculture et des transports.

La production d’énergie

La production d’énergie primaire issue des combustibles fossiles est marginale en France. D’où la dépendance énergétique de la France puisque 54% de l’énergie consommée est importée.

La production nucléaire est en baisse de 3,4 % sur un an, et revient à un niveau proche de 2017, année où elle avait atteint son plus bas niveau depuis la fin des années 1990. Cette faible production s’explique par une moindre disponibilité des centrales, du fait notamment de maintenances prolongées et de différents mouvements sociaux.

La sécheresse estivale s’est traduite par une baisse de 13% de la production hydroélectrique

Le bois-énergie (y compris liqueur noire) demeure la première énergie renouvelable produite en France (36 % de la production nationale d’énergie renouvelable), devant l’hydraulique (18 %), l’éolien (11 %), les pompes à chaleur (10 %), les biocarburants (9 %), la valorisation des déchets renouvelables (5 %), le solaire photovoltaïque (4 %), le biogaz (4 %), la géothermie (2 %), la valorisation des résidus de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire (1 %), le solaire thermique et les énergies marines (moins de 1 % pour chacune de ces deux filières). En incluant par ailleurs les 20 TWh d’énergie produite à partir de la valorisation des déchets non renouvelables, la production primaire d’énergie issue de ressources renouvelables ou de déchets s’élève à 338 TWh en 2019.

 Une importante marge de manœuvre existe pour la production d’énergie renouvelable.

La consommation d’énergie

En 2019, la consommation totale d’électricité baisse de 1,1 % en 2019 par rapport à 2018, pour s’établir à 441 TWh. À climat constant, la diminution est de 1,5 % entre 2018 et 2019, rythme supérieur à la décroissance moyenne observée depuis 2012, de 0,3 %. Ce qui témoigne d’un ralentissement de la demande. L’industrie utilise, quant à elle, de moins en moins d’électricité depuis plusieurs années, en raison, d’une part, de l’amélioration de l’efficacité énergétique des procédés et, d’autre part, d’un poids déclinant dans l’économie française.

En raison d’une diminution de la capacité de raffinage de la France, les importations de pétrole brut diminuent.

La Norvège et les Pays-Bas sont les premiers exportateurs de gaz naturel dont le prix a baissé. La consommation totale de gaz naturel augmente (+ 1,9 % sur un an), alors qu’elle avait reculé de 4,6 % en 2018. Ce rebond s’explique par la forte hausse de la production des centrales thermiques à gaz auxquelles on a recours pendant les périodes de froid.

La consommation finale d’énergie a légèrement baissé avec 152,8 MTEP (MégaTonne Equivalent Pétrole) en 2019 contre 153,8 en 2018 mais pas dans les proportions qu’exigeraient la LTCE, la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, et celle relative à l’énergie et au climat de 2019 qui ont fixé comme objectifs de diviser par deux la consommation finale d’énergie à horizon 2050 et de réduire la consommation primaire d’énergies fossiles de 40 % en 2030, par rapport à 2012.

Émissions de CO2

Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion d’énergie sont en baisse de 1,6 % en France métropolitaine en 2019. Corrigée des variations climatiques, cette baisse est de 1,7 %, le climat hivernal ayant été très légèrement moins doux en 2019 qu’en 2018. Elle est notamment imputable au secteur de l‘industrie manufacturière et de la construction et, dans une moindre mesure, au résidentiel et au tertiaire. À climat constant, c’est la deuxième année de baisse notable (- 3 % en 2018) après trois ans de relative stabilité. À plus long terme, ces émissions à climat constant sont inférieures de 19 % au niveau de 1990, soit une baisse annuelle moyenne de 0,7 %. Depuis 2012, le rythme moyen de baisse annuelle est plus soutenu, de 1,5 %, mais reste toutefois à accélérer pour atteindre la cible à l’horizon 2050.

L’ensemble du rapport est consultable à cette adresse : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-energetique-de-la-france-pour-2019