Essai contrôlé randomisé d’une intervention comportementale visant à réduire l’exposition aux PM2.5 chez les patients atteints de BPCO

by in Actualité 4 mars 2024

Référence : Randomized controlled trial of a behavorial intervention to reduce exposure to PM2.5 in patients with COPD. J. Kang et al., Corée du Sud, Env Int 181 (2023) 108286

L’évolution de la BPCO, et notamment la survenue d’exacerbations sont liées à l’exposition aux polluants atmosphériques, notamment les particules fines. Le pneumologue doit prodiguer au patient des conseils pour minimiser cette exposition mais il peut être dubitatif quant à l’efficacité de ces conseils. Cette étude a le grand intérêt d’objectif ce bénéfice.

L’étude a inclus 102 patients atteints de BPCO qui ont été randomisés en 2 groupes : groupe « conseil » et groupe « contrôle ». Avant le début de l’étude, les taux de PM2,5 ont été mesurés chez les participants durant 1 mois. La randomisation a été effectuée sur la base du taux de PM2,5 et le niveau d’obstruction bronchique. Au début de l’étude, il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes sur les caractéristiques démographiques, les symptômes de BPCO et le comportement vis-à-vis des précautions environnementales. L’âge moyen était de 68 ans, avec 93% d’hommes.

Les 2 groupes ont été suivis durant 9 mois, avec une visite tous les 3 mois.

Auprès du groupe « conseil », les directives étaient les suivantes :

  1. Laisser en fonctionnement permanent les purificateurs d’air (pour ceux qui n’en ont pas, ils seront prêtés par les investigateurs) ;
  2. Consulter les prévisions météorologiques ;
  3. Aérer régulièrement le logement ;
  4. Rester à l’intérieur quand le taux de PM2,5 est élevé (en pratique taux journalier < 35 µg/m3) ;
  5. Suivre scrupuleusement son traitement.

Les outils de surveillance des patients ont été les suivants :

  • Questionnaire Saint-Georges de qualité de vie ;
  • Questionnaire CAT BPC concernant les symptômes et leur impact dans la vie quotidienne ;
  • Budget espace-temps et mesure du taux de PM2,5 tout au long de l’étude.

L’analyse des données a montré que les patients du groupe « conseil » avaient une augmentation du score de qualité de vie et une diminution du score de symptômes par rapport aux patients du groupe « contrôle ». A l’intérieur du groupe « conseil », les patients plus observants avaient des résultats significativement meilleurs. Il n’y a, par contre, pas eu moins d’exacerbation de BPCO dans le groupe « conseil », résultat que les auteurs attribuent au faible nombre global d’exacerbation du fait que l’étude a été conduite durant la pandémie de SARS-CoV.