Hu et al. (2023) Comparaison des émissions et du potentiel oxydant des PM2.5 émises par 9 sources à l’intérieur des habitations

by in Actualité 6 juin 2023

« Une plus grande exposition aux espaces verts à proximité du logement est associée à une réduction de l’asthme, celle-ci étant modifiée par la température et des aspects socio-démographiques ».

Des équipes de recherche chinoises ont étudié les émissions et le potentiel oxydant des particules ayant un diamètre aérodynamique inférieur à 2.5 µm (PM2.5). Ils ont considéré neuf sources à l’intérieur des habitations : la fumée de tabac ordinaire, la fumée de tabagisme passif, la cigarette électronique chauffée au tabac et au liquide, l’encens et le moxa (ce dernier étant utilisé en médecine chinoise et est composé d’armoise séchée et broyée), des bougies parfumées ainsi que deux sortes d’anti-moustiques différents (serpentin et prise électrique).

Les expérimentations ont été menées dans une enceinte étanche et le potentiel oxydant des particules a été déterminé à l’aide du réactif de Cleland. En ce qui concerne les émissions des PM2.5, les principales sources émettrices sont le tabagisme, le moxa, les cigarettes électronique chauffée au tabac et au liquide, viennent ensuite le tabagisme secondaire, l’encens et les serpentins anti-moustique (l’intensité de la combustion pouvant affecter les émissions de PM2.5). Les bougies parfumées ainsi que les anti-moustiques électriques présentent des taux d’émissions de PM2.5 inférieurs aux taux extérieurs. L’ensemble des sources avec combustion ont présenté des activités oxydantes supérieures aux sources sans combustion (existence d’un rapport de 12 entre les serpentins anti-moustiques et l’anti-moustique électrique). 

Les principales conclusions ont permis de souligner que de faibles concentrations en PM2.5 n’impliquaient pas nécessairement un faible pouvoir oxydant, et que la prise en compte des concentrations mais également de la toxicité (via le pouvoir oxydant) serait un meilleur indicateur sanitaire. Pour certaines des sources considérées, il n’y avait pas de réelles différences de pouvoir oxydant entre l’air intérieur et l’air extérieur. Ces résultats sont toutefois à moduler au regard de ce qui peut être observé en France où le pouvoir oxydant des PM2.5 y apparaît plus faible (17,7 à Dunkerque vs 55 pmol/min/µg à Nanjing). Bien qu’il existe des réglementations en France qui interdisent/limitent l’usage de certaines des sources considérées dans cette étude (par exemple sur l’usage d’appoint des serpentins fumigènes à l’extérieur ou dans une véranda), celles-ci nécessiteraient d’être renforcées au regard de ces résultats. L’arrêt de la consommation constitue toujours la première recommandation au regard des impacts sanitaires reconnus. Les résultats de cette étude viennent de plus souligner sa contribution majeure aux concentrations de PM2.5 dans l’air intérieur, avec un pouvoir oxydant plus élevé que celles de l’air extérieur. Si la personne continue de fumer, il apparaît important de privilégier le tabagisme (conventionnel, électronique) à l’extérieur. De la même manière, l’utilisation des désodorisants à combustion dans des espaces clos est également à limiter/proscrire.