Impact sanitaire des moisissures dans l’air ambiant

by in Actualité 3 mars 2021

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu en novembre dernier un avis et un rapport sur les moisissures dans l’air ambiant et leur impact sanitaire. Ces moisissures sont des champignons microscopiques provenant des sols et de la végétation.

Le rapport met en évidence un lien, déjà retrouvé pour les moisissures de l’air intérieur,  entre exposition aux moisissures de l’air ambiant et risque d’exacerbation des symptômes d’asthme chez l’enfant. Sur le long terme, les résultats observés ne permettent pas de dire que ces moisissures peuvent être responsables du développement de l’asthme chez l’enfant. De même, dans les études sur ce sujet, les résultats concernant les impacts de l’exposition des adultes ne sont pas assez robustes pour dégager une association avec une quelconque pathologie.


Réduire l’exposition aux moisissures est une tâche complexe, d’autant que l’exposition aux moisissures incriminées prend place en extérieur et que la prolifération de ces moisissures peut être favorisée par divers facteurs environnementaux comme la végétation, la nature des sols et le climat. Le rapport désigne toutefois la proximité de certains lieux comme les décharges, les installations de compostage ouvertes ou les stations d’épuration comme un facteur d’augmentation des risques d’expositions. Certaines activités agricoles sont aussi susceptibles de générer des moisissures (élevage de porcins et volailles, moissons et manipulations de céréales, foins et litières).
De plus, le diagnostic d’allergie aux moisissures n’est pas une tâche aisée pour les cliniciens. La raison principale est que les outils pour y parvenir sont limités : les extraits allergéniques correspondants aux moisissures sont difficiles à obtenir aujourd’hui.


Dans ce cadre, l’Anses préconise une amélioration de la surveillance des moisissures de l’air extérieur par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). Le dispositif actuel est jugé insuffisant car reponsant seulement sur 14 capteurs à travers le territoire, avec des analyses ne s’intéressant qu’à un nombre limité de moisissures. Ce renforcement doit aussi passer par une harmonisation des campagnes de mesures, ainsi que par la mise en place de formations des professionnels de santé en particulier sur les risques d’exacerbation de l’asthme chez l’enfant et de campagnes de sensibilisation du grand public.

L’avis et le rapport de l’Anses sont consultables à cette adresse : https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99exposition-aux-moisissures-pr%C3%A9sentes-dans-l%E2%80%99air-ext%C3%A9rieur-exacerbe-l%E2%80%99asthme-chez-les