Impact sanitaire des particules fines provenant du Sahara

by in Actualité 26 mars 2021

En ce début d’année 2021, la France a connu plusieurs phénomènes de pollution aux particules fines provenant du Sahara. Cette pollution a touché la plupart des régions du territoire métropolitain et s’est manifestée notamment par un ciel jaune/orangée et des dépôts de poussières sur les fenêtres et les voitures. Il s’agissait de nuages de poussières de sable venant du Sahara, engendrés par la suspension dans l’air de poussières désertiques grâce à des conditions météorologiques favorables. Dans les cas observés en ce début d’année, les vents du Sud ont transporté les poussières jusqu’en Angleterre et au sud des pays scandinaves.

Ces nuages sont composés de particules fines de diamètre compris entre 2,5 et 10 micromètres (PM10). Celles-ci, contrairement à celles de tailles inférieures, sont en principe stoppées par les voies respiratoires et sont par nature moins toxiques que les particules issues de la combustion (chauffage, transports). Cependant leur diamètre est suffisant pour transporter d’autres composés chimiques ou agents biologiques pouvant porter atteinte à la santé. Ces poussières de sables peuvent ainsi être vecteurs de métaux lourds, pesticides, pollens, bactéries, virus, etc.

A court terme, l’exposition à cette pollution peut entrainer des irritations et des troubles respiratoires chez les personnes fragiles. Le risque d’aggravation des symptômes est présent chez les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchites…) ou de maladies cardiovasculaires par exemple. De même l’activité physique en plein air reste déconseillée lors d’alerte pour ce type de pollution.
Des études s’intéressent aux risques sur le long terme et des liens ont été observés entre exposition prolongée aux particules désertiques et développement de maladies des poumons. (https://doi.org/10.1016/j.envres.2018.02.001 ) ou de complications de grossesses ( https://hal-anses.archives-ouvertes.fr/anses-02881284/file/2019_CDLR_quenel_episodes_brumes_sable_guadeloupe.pdf ). Une étude de l’OMS est d’ailleurs attendue pour la fin de l’année sur le sujet des effets sanitaires des poussières de sable. 

Pour en savoir plus : https://public.wmo.int/fr/notre-mandat/domaines-d%E2%80%99action/environnement/temp%C3%AAtes-de-sable-et-de-poussi%C3%A8re