L’acidité des particules atmosphériques et des nuages

by in Actualité 4 juin 2020

Quels liens entre l’acidité atmosphérique et la pollution de l’air ?

L’acidité atmosphérique est un paramètre clé de la qualité de l’air. Elle exerce en effet une influence notable sur la distribution des composés semi volatils (comme l’acide nitrique, l’ammoniac ou encore l’acide chlorhydrique), les acides et bases organiques ainsi que sur les réactions chimiques dans l’atmosphère. Elle influe également sur la persistance des polluants dans l’air, leurs dépôts et sur les conséquences pour la santé humaine. Pourtant, l’acidité atmosphérique reste relativement méconnue, notamment en ce qui concerne ses facteurs d’influence.

La réduction des émissions de polluants favoriserait celle de l’acidité atmosphérique

Cette étude offre une vision globale de l’état des connaissances à propos de l’acidité atmosphérique. Elle se concentre plus spécifiquement sur l’acidité des particules atmosphériques ainsi que des nuages et des brouillards. Au travers d’une revue de la littérature, les auteurs ont étudié les connaissances existantes sur les interactions entre les polluants et l’acidité atmosphérique. Selon des études menées aux Etats-Unis et au Canada, la réduction des émissions de dioxyde de soufre et d’azotes favoriserait une légère réduction de l’acidité des particules. Les changements au niveau des émissions d’ammoniac ne semblent pas avoir de réelle influence sur le pH des aérosols. En revanche, l’acidité des nuages et des brouillards présente de fortes corrélations avec les concentrations d’acide sulfurique, d’acide nitrique et d’ammoniac. Des études permettent en effet que dans les zones où les émissions de ces polluants sont plus contrôlées, l’acidité des nuages et des brouillards tend à diminuer.

Des connaissances encore à développer

La revue de la littérature montre donc que le contrôle des émissions de polluants favorise la maîtrise de l’acidité atmosphérique. La réduction des émissions polluants aide donc à réduire les conséquences de ce phénomène. Néanmoins, les auteurs ont constaté que si l’étude de l’acidité des aérosols est beaucoup moins maîtrisée que celle des nuages. Ce n’est que depuis peu que des données relatives à l’étude de l’acidité des particules sont disponibles. L’acidité des particules est un phénomène complexe à étudier du fait de ses nombreux facteurs d’influence. Parmi ceux-ci, on peut citer les conditions environnementales mais aussi les caractéristiques des particules (par exemple leur taille). A l’heure actuelle, les estimations sont souvent approximatives. Les méthodologies d’étude de l’acidité des aérosols restent donc à préciser et perfectionner.


Références : Pye H. O. T., Nenes A., Alexander B. et al., 2020 : The acidity of atmospheric particles and clouds. [En ligne]. Atmospheric Chemistry and Physics, vol. 20, n°8, p. 4809-4888. Disponible en open access sur https://www.atmos-chem-phys.net/20/4809/2020/