Polluants organiques persistants (POPs) et agressivité du cancer du sein

by in Actualité 12 novembre 2019

Une équipe de chercheurs de l’INSERM a étudié l’influence des POPs sur l’agressivité du cancer du sein. L’agressivité d’un cancer est évaluée selon la présence de métastases distantes de la tumeur d’origine. Lorsque des métastases distantes sont retrouvées, les chances de survie à 5 ans chutent à 26%, contre 99% si le cancer est localisé uniquement au niveau du sein et 85% dans le cas où les ganglions lymphatiques sont également touchés.

Les chercheurs ont étudié les concentrations de 49 polluants organiques persistants dans les tissus adipeux environnant la tumeur de 91 femmes atteintes de cancer du sein. Les résultats suggèrent que de fortes concentrations de certains POPs dans ces tissus sont corrélées à une plus grande agressivité du cancer et donc à la présence de métastases distantes de la tumeur d’origine. Cela concerne notamment la dioxine 2,3,7,8-TCDD, calssée cancérogène certain par le CIRC. Ces observations sont valables tout particulièrement pour les femmes en surpoids.

Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs se sont appuyés sur diverses études antérieures. L’une des hypothèses formulées à l’issue de la présente étude est que les POPs enverraient un signal influençant la migration de cellules tumorales, et donc l’apparition de métastases distantes de la tumeur d’origine. Xavier Coumoul, qui a dirigé l’étude, précise cependant que des conclusions ne peuvent pour l’heure pas être tirées, notamment en raison des limites de la méthodologie employée, et que d’autres études sont nécessaires pour conclure sur l’influence des POPs sur l’agressivité du cancer du sein.

Retrouvez l’étude complète ici et la synthèse de l’INSERM ici.