Quantifier les déterminants de la pollution de l’air intérieur dans les crèches et les maternelles

by in Actualité 3 juillet 2019

Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut nuire à la santé, au confort et aux résultats scolaires des enfants, mais la documentation existante sur la quantification des déterminants des polluants de l’air intérieur dans les crèches et écoles est limitée. Cette étude visait principalement à quantifier les déterminants de certains polluants de l’air intérieur, dans les crèches et écoles de zones urbaines et rurales, en tenant compte des variations saisonnières. Les concentrations en CO2, CO, HCOH, NO2, O3, composés organiques volatils, PM1, PM2.5, PM10, particules totales en suspension ont été surveillées et les paramètres météorologiques/de confort ont été relevés dans 101 microenvironnements intérieurs (salles de classe, chambres et cantines) de 25 crèches et écoles, sur une période allant de 24h à 9 jours consécutifs.
Les enfants ont été confrontés à un inconfort thermique et à une humidité inadéquate, respectivement dans 60,1 % et 44,1 % des cas. Ils ont également été exposés à des niveaux élevés de polluants de l’air intérieur (PM2.5 et CO2) respectivement dans 69,0 % et 41,3 % des cas, principalement en milieu urbain, les mesures variant selon la saison, le nombre d’enfants et l’activité menée. Les PM2.5 et le CO2 étant les polluants les plus préoccupants, des modèles de régression linéaire ont été élaborés pour évaluer leurs principaux déterminants, en période d’occupation et en période d’inoccupation. Il a tout d’abord été constaté que les concentrations en CO2, PM2.5 et PM10 auxquelles étaient exposés les enfants étaient plus importantes en période d’occupation qu’en période de non-occupation. L’humidité relative, le revêtement du sol, le chauffage, l’âge des enfants et la saison ont été caractérisés comme étant des facteurs d’influence des concentrations en CO2. Pour les PM2.5 et des PM10, l’organisation (par exemple, nombre et durée des temps de pause), le revêtement du sol et la saison étaient les facteurs d’influence principaux.
Ces résultats témoignent de la nécessité de prendre des mesures pour réduire l’exposition des enfants aux polluants de l’air intérieur dans les écoles et dans les crèches. Plusieurs pistes sont possibles : réduire le temps passé à l’intérieur dans le même microenvironnement en faisant plus et/ou des pauses plus longues, améliorer la ventilation, mettre en place d’autres méthodes d’entretien en évitant les produits nocifs, et éviter ou a minima mieux entretenir les matériaux à risque (tels que les revêtements des sols ou les matériaux émetteurs de composés organiques volatils).

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Références : Branc P. T. B. S., Alvim-Ferraz M. C. M., Martins F. G., Sousa S. I. V. Quantifying indoor air quality determinants in urban and rural nursery and primary schools. Environmental Research , 2019, vol. 176.