Résultats d’une étude transversale chinoise sur des effets de la pollution atmosphérique sur la fertilité masculine

by in Actualité 7 novembre 2023

Y Zhang et al. Association between ambient PM1 and semen quality. A cross-sectional study of 27854 men in China. Environ Int 2023, 175 : 107919

Les auteurs rappellent en introduction que 10% des couples sont infertiles, que l’infertilité relève de l’homme une fois sur deux et que les concentrations et teneurs absolues du sperme en spermatozoïdes ont diminué respectivement de 52% et 59% entre 1977 et 2011.

L’étude a porté sur 27854 hommes qui ont consulté entre 2014 et 2020 à la Clinique d’infertilité de Wuhan dans la province chinoise de Hubei. L’exposition de chaque participant aux polluants (PM1 mais aussi Ozone, NO2, SO2 et CO) a été déterminée par mesures au sol mais aussi par observations satellitaires et modélisations. 

L’analyse du sperme a porté sur les paramètres suivants : 

  • concentration de spermatozoïdes par unité de volume ; 
  • comptage des spermatozoïdes par prélèvement ; 
  • mobilité des spermatozoïdes et mobilité avec progression (signifie que les spermatozoïdes bougent et se déplacent). 

Les auteurs rappellent que la spermatogénèse dure 90 jours : spermatogenèse à proprement parler de 70 à 90 jours, puis développement de la mobilité des spermatozoïdes durant 10 à 14 jours, enfin stockage dans l’épididyme durant 0 à 9 jours.

L’analyse statistique a consisté en une analyse de régression linéaire mettant en corrélation les caractéristiques du spermogramme avec les niveaux de PM1 à l’adresse des participants, après pris en compte des autres polluants, de l’âge, de l’indice de masse corporelle, du niveau d’études, des antécédents de paternité et de la date du recueil du sperme.

Globalement, 53% des participants étaient âgés de plus de 40 ans et 48% n’avaient jamais eu d’enfant. La qualité médiane du sperme était la suivante : 

  • 129 millions de spermatozoïdes par échantillon ; 
  • 52 millions par millilitre prélevé ; 
  • 47% avec mobilité et 42% avec mobilité progressive.

Le résultat principal réside dans la comparaison entre le quintile le plus exposé aux PM1 et le moins exposé :  dans le quintile le plus exposé, la concentration en spermatozoïdes a chuté de 6,8%, le compte des spermatozoïdes de 40%, la mobilité totale de 2,2% et la mobilité avec progression de 4,4% 

L’étude a, par ailleurs, mis en évidence que les sujets dénutris avaient une diminution du compte de spermatozoïdes plus marquée (-33%) par rapport aux sujets à indice de masse corporelle supérieure à 28 (-16% seulement). Enfin, il existe une fenêtre d’exposition puisque la diminution du compte de spermatozoïdes est maximale quand le prélèvement de sperme a été effectué à 70 à 90 jours du cycle de la spermatogenèse.

Dans les commentaires, les auteurs signalent que leur étude est la plus importante en termes de nombre de sujets inclus et la seconde, après une autre étude chinoise effectuée à Guangzhu, à s’être intéressée aux PM1.