Selon les scientifiques, la situation en Australie est un avant-goût du futur

by in Actualité 12 février 2020

Des scientifiques ont réalisé une revue de la littérature à partir de cinquante-sept études traitant des conséquences du changement climatique sur la survenue d’incendies publiées entre 2013 (date de sortie du cinquième rapport du GIEC) et janvier 2020. Cette revue montre que le risque d’incendie croît presque partout à mesure que le changement climatique s’intensifie.

Des incendies plus graves et plus fréquents

Les scientifiques, au vue des données de la littérature, prévoient une aggravation considérable du risque d’incendies d’ici la fin du siècle. Des situations similaires à celle qu’a connues récemment l’Australie pourraient devenir monnaie courante à travers le monde avec un réchauffement de 3°C. Les incendies deviendraient de plus en plus fréquents et destructeurs. Cela ne serait pas seulement lié à l’augmentation des températures. En effet, la baisse du taux d’humidité en général et des précipitations ainsi que la hausse de la puissance des vents joueraient aussi. Déjà, entre 1973 et 2013, à l’échelle du globe, les saisons réunissant ces critères se sont allongées de 20%. Il faut cependant préciser que le risque d’incendie sera aussi influencé par la quantité de combustible (comme la végétation sèche), le taux d’ignition ou le contrôle des feux.

Une augmentation des superficies brûlées attribuables au changement climatique

Pourtant, on constate que les superficies brûlées ont diminué. Cela s’explique par un meilleur contrôle des feux mais aussi par la réduction des forêts, transformées en terres agricoles. En revanche, dans les régions forestières, les superficies brûlées ont augmenté. Par ailleurs, les conditions climatiques propices aux feux sont présentes dans de plus en plus de régions du monde. Ces conditions incluent la hausse des températures, des vagues de chaleur et des périodes de sécheresses. Le risque d’incendie est ainsi amplifié de manière globale. La superficie brûlée attribuable au changement climatique ne cesse d’ailleurs d’augmenter. Des travaux datant de 2016 attribuent ainsi la moitié des superficies brûlées dans l’Ouest américain (soit 4,2 millions d’hectares) au changement climatique.

Une situation appelée à empirer

D’ici la fin du siècle, la situation ne fera que s’aggraver. Dans l’hémisphère nord, la saison des incendies s’allongera de vingt jours. Pour le moment, des feux extrêmes surviennent à raison d’une fois par siècle. D’ici la fin du siècle ils pourraient se produire tous les cinq à cinquante ans. En France, on estime que la probabilité d’un épisode caniculaire similaire à celui de 2003 est 51 fois plus élevée que s’il n’y avait pas de changement climatique. Ainsi, un tel épisode survenait autrefois tous les 500 ans. Aujourd’hui, il pourrait se répéter tous les douze ans. Chaque degré a son importance. Ainsi, c’est en limitant la hausse des températures que l’on limitera au mieux la fréquence et la gravité des incendies.

Retrouvez l’article du Monde sur https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/01/15/les-incendies-en-australie-prefigurent-le-futur-dans-un-monde-rechauffe-selon-des-scientifiques_6025888_1652612.html. Retrouvez également le rapport scientifique à l’origine de l’article sur https://sciencebrief.org/briefs/wildfires.