Syndrome métabolique et impact de la pollution atmosphérique

by in Actualité, Non classé 22 mai 2023

Le syndrome métabolique inclut 4 facteurs de risque modifiables : obésité abdominale (tour de taille), résistance à l’insuline (hyperglycémie à jeun), dyslipidémie (élévation des triglycérides, diminution de la fraction haute densité du cholestérol HDL-C) et hypertension artérielle. Ces facteurs de risque favorisent le développement des maladies cardio-vasculaires et du diabète et la mortalité toutes causes. Certains facteurs de risque du syndrome métabolique sont connus : âge, sexe masculin, faible niveau socio-économique et certaines habitudes de vie (tabagisme, alcool, sédentarité). Plus récemment, le rôle délétère de la pollution atmosphérique particulaire a été évoqué mais le rôle des oxydes d’azote n’a jusqu’alors pas été pris en compte.

Cette étude de cohorte prospective a porté sur un groupe de 93 771 participants âgés de plus de 20 ans, inclus dans un programme visant à étudier le rôle du mode de vie et de caractéristiques individuelles sur la survenue d’une maladie chronique.  L’examen consistait en questionnaires relatifs aux habitudes de vie et des données anthropométriques et biologiques. A chaque participant était associée une moyenne annuelle d’exposition aux PM2,5 et NO2, déterminée par modélisation à partir de l’adresse du participant durant l’année précédant l’examen de santé.

Le risque de survenue d’un syndrome métabolique et de ses composantes était évalué par un modèle de Cox en fonction des l’exposition aux polluants atmosphériques, après prise en compte des co-variables pouvant jouer le rôle de facteur de confusion : âge, sexe, tabagisme, consommation d’alcool, consommation d’aliments transformés et de fritures, indice de masse corporelle, activité physique, statut marital et niveau d’éducation.

A l’inclusion, 81 % des participants n’avaient pas de syndrome métabolique. La durée moyenne de suivi a été de 3 à 3,5 ans. Après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels, chaque augmentation de 10 µg/m3 de la concentration moyenne en PM2,5, était associée à un risque d’obésité abdominale, d’hypertriglycéridémie, de baisse d’HDL-C. Parmi les personnes qui n’avaient aucun critère de syndrome métabolique au début de l’étude, l’exposition aux PM2,5 et NO2 ne sont pas un facteur de risque pour le développement de ce syndrome. Par contre, la présence d’une composante de ce syndrome est prédictive de l’apparition du syndrome.

A noter que, dans la littérature, d’autres études ne sont penchées sur la relation entre exposition chronique aux polluants et risque de syndrome métabolique. Globalement, la relation est retrouvée dans les zones géographiques dans lesquelles les niveaux de polluants sont plus élevés.