Focus santé en Île-de-France : bénéfices sanitaires attendus d’une zone à faibles émissions métropolitaine

by APPA in Actualité 7 février 2020

Bien que les concentrations de polluants atmosphériques aient baissé au cours des 20 dernières années, la pollution de l’air reste une préoccupation majeure au sein de la Métropole du Grand Paris. En effet, elle reste liée à de nombreux problèmes sanitaires. Le trafic routier, intense, est fortement corrélé à cette pollution. La Métropole du Grand Paris a coordonné la mise en place, depuis le 1^er juillet 2019, d’une zone « à faibles émissions » (ZFE) afin de réduire la pollution atmosphérique liée au trafic routier. L’objectif est d’accélérer le renouvellement des véhicules les plus anciens et les plus polluants.

Dans ce cadre, l’ORS Île-de-France a estimé les bénéfices sanitaires pour différents scénarios de ZFE, plus ou moins restrictifs. Cette évaluation indique que la mise en place d’une ZFE métropolitaine produirait des bénéfices sanitaires aussi bien en termes de décès que de pathologies chroniques (asthme, cardiopathie ischémique, faible poids à la naissance…)  et d’exacerbations de symptômes de ces pathologies, se traduisant par une réduction du nombre d’hospitalisations et de recours aux urgences et ce quel que soit le scénario considéré. Plus le scénario de ZFE est restrictif, plus les bénéfices sont importants.

L’étude a mis en avant que les populations les plus défavorisées bénéficieraient particulièrement de la mise en place d‘une ZFE métropolitaine dans la mesure où la restriction de circulation des véhicules les plus anciens est déjà effective à Paris. En effet, les populations plus défavorisées habitent majoritairement en dehors de Paris.

Les bénéfices n’ont cependant été estimés que pour quelques problématiques sanitaires et seulement pour la première année suivant la mise en place de la ZFE. La baisse de la pollution dans les années suivantes laisse envisager des cas évités supplémentaires. D’autre part, la ZFE pourrait avoir des bénéfices sanitaires pour d’autres pathologies, par exemple les cancers du poumon. On peut donc estimer des bénéfices sanitaires attendus bien supérieurs à ceux présentés. Toutefois, ces résultats permettent d’objectiver l’impact attendu de la mise en œuvre du dispositif en matière de protection de la santé des populations et visent à mieux informer les décideurs et les populations concernées.

Retrouvez le focus sur https://www.ors-idf.org/fileadmin/DataStorageKit/ORS/Etudes/2020/ORS_benefices_sanitaires_attendus_ZFE_vd.pdf