Inventaire d’émissions de polluants et de gaz à effet de serre dans l’air en France
Le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) a publié cet été son rapport national d’inventaire des émissions de polluants et de gaz à effet de serre (GES) au format SECTEN. Faisant suite au rapport d’inventaire national CEE-NU, ce rapport en reprend les principaux éléments dans un format moins technique et plus accessible au public : les polluants recensés sont présentés par secteurs d’activités émetteurs et, contrairement au rapport CEE-NU, il intègre également les GES. Le périmètre concerné est la France métropolitaine pour les polluants et les GES, et, depuis 2020, la métropole et l’outre-mer pour les GES.
Sur la période 1990-2019, les conclusions de ce rapport vis-à-vis des émissions de polluants sont les mêmes que celles du précédent. Ainsi sur cette période on observe une baisse de la quasi-majorité des émissions de polluants. Seuls trois substances ne connaissent pas de baisse : le cuivre, l’ammoniac et le sélénium.
Sur les dernières années, les émissions de GES sont également en constance baisse : -4,1% en 2018, -1,9% en 2019 et une pré-estimation de -9,2% en 2020 (Rappelons qu’il faudrait maintenir un rythme de 8% de diminution des émissions de GES, c’est-à-dire la situation de confinement, jusqu’en 2100 pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C en 2021). Les mesures de confinements liées à la crise sanitaire et la douceur hivernale sont évidemment responsables en grande partie de cette baisse significative pour l’année dernière avec notamment une baisse des émissions liées, entres autres entres 2019 et 2020, aux transports (-19%), au secteur de l’énergie (-10%), aux secteurs de l’industrie manufacturière et de la construction (-10%). A noter également que les émissions de GES de 2019 et 2020 enregistrent les plus bas niveaux depuis 1990 avec respectivement 436 Mt et 396 Mt d’ équivalent CO2.
Pour respecter les engagements de la France, les émissions de GES devront continuer de diminuer afin de respecter le budget carbone 2019-2023 de la SNBC. Pour y parvenir, les émissions devront ainsi être réduites de 10Mt CO₂eq (-2,3%) tous les ans. Les objectifs de réduction de réduction des émissions de polluants fixés dans le cadre des différents Protocoles de la Convention sur la Pollution Atmosphérique Transfrontière à Longue Distance (CLRTAP) sont quant à eux respectés.
Le Citepa précise cependant que la baisse d’ensemble de ces émissions n’est pas pour autant synonyme de fin de niveaux élevés de pollution localement. Il rappelle la survenue d’épisodes de pollution en hiver et au printemps pour les particules, ainsi qu’au printemps et en été pour l’ozone. Il rappelle également que la France ne respecte toujours pas les valeurs limites fixées par l’Union Européenne concernant les concentrations de particules fines PM10 ou de dioxyde d’azote (NO₂) et que des procédures d’infractions sont en cours actuellement contre la France à ce sujet.
Le rapport est disponible ici : https://www.citepa.org/wp-content/uploads/publications/secten/Citepa_Rapport-Secten_ed2021_v1_30072021.pdf