Lutte contre la pollution de l’air : classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports, par le Réseau Action Climat France, Greenpeace et l’Unicef

by in Actualité 3 janvier 2020

Ce classement prend en compte six aspects :
-Sortie des véhicules polluants;
-Réduction de la place de la voiture;
-Aides financières à la transition;
-Dynamique en matière de vélo;
-Dynamique en matière de transports en commun;
-Mobilité et santé des enfants.

En tête du classement se trouvent les agglomérations les plus engagées, par exemple celles qui mettent en place des politiques d’interdiction des véhicules diesel/essence ou cherchent à réduire l’usage de la voiture. Pourtant, l’étude montre que ces agglomérations font toujours face à un fort taux de pollution atmosphérique. Leur action doit ainsi être poursuivie et même intensifiée. A la fin du classement, on trouve les agglomérations où le moins d’actions ont été mises en place. Il ne s’agit pas toujours d’agglomérations où rien n’a été entrepris, mais aussi d’agglomérations où l’action actuelle est insuffisante ou qui affichent un retard conséquent par rapport à d’autres.

Classement des villes

Dans l’ordre, le classement est :

  1. Paris, qui se distingue par sa zone à faibles émissions et son objectif de sortie du diesel en 2024 et de l’essence en 2030
  2. Grenoble, pour sa politique vélo complète et ses actions entreprises pour réduire l’usage de la voiture. De plus, Grenoble évoque la mise en place d’une zone à faibles émissions et d’un objectif de sortie du diesel. Ces projets restent à confirmer.
  3. Strasbourg, pour sa mise en place d’une zone à faibles émissions pour tous les véhicules à l’échelle métropolitaine et son objectif de sortie du diesel d’ici 2030. Son bilan est cependant entaché par le projet autoroutier de Grand Contournement Ouest. De plus, il y a un manque d’aide financières pour accompagner dans la transition vers les véhicules moins polluants.
  4. Lyon, qui encourage à l’usage des transports en commun et du vélo. Cependant, la ville n’a pas annoncé clairement de projets de zones à faibles émissions ou d’objectif de sortie des véhicules polluants. Le peu d’actions spécifiques pour la santé des enfants et le projet d’autoroute urbaine sont deux autres points négatifs.
  5. Nantes, grâce à sa tarification solidaire pour les transports en commun qui encourage leur usage et à ses actions spécifiques à destination des enfant. Cependant, il n’y a pour l’heure pas de projet de zone à très faibles émissions.
  6. 6) Bordeaux, qui encourage l’usage du vélo, mais qui n’a pour l’heure pas prévu la mise en place d’une zone à très faibles émissions.
  7. 6 ex-aequo) Lille, pour son plan de circulation avec une limitation généralisée à 30km/h et son engagement à mettre en place une zone à faibles émissions. Cependant, Lille n’a pas fixé d’objectif de sortie du diesel et de l’essence. De plus son budget vélo par habitant reste faible, et l’offre vélo en général reste à renforcer.
  8. Rennes, qui n’installe pas de nouvelles infrastructures routières, a généralisé la limitation à 30km/h. Elle a aussi récemment aménagé un réseau express vélo métropolitain. En revanche, l’agglomération a du retard en matière de mise en place d’une zone à faibles émissions. Les aides financières pour accompagner la transition vers les véhicules moins polluants sont aussi insuffisantes.
  9. 9) Toulouse, dont le budget vélo par habitant est en augmentation. Cependant, le bilan est mitigé pour les autres aspects de l’offre vélo, par exemple l’offre de stationnements. Toulouse travaille sur une zone à faibles émissions, mais les scénarios actuels sont limités aux véhicules les plus anciens. Il n’y a de plus pas d’objectif de sortie du diesel et de l’essence. Pour finir, l’usage de la voiture à Toulouse est encore conséquent.
  10. Montpellier, qui avance progressivement sur la mise en place d’une zone à faibles émissions. Cependant, la voiture y conserve une place importante et est soumise à des restrictions insuffisantes. Par exemple, il n’y a pas d’évolution notable vers le 30km/h). De plus, le budget vélo par habitant est encore faible), et les aides financières sont insuffisantes.
  11. Nice, qui a mis en place des aides à l’achat d’un vélo ou d’un véhicule électrique pour les particuliers. Elle a aussi installé un nouveau tramway qui devrait augmenter l’usage des transports en commun. Cependant, il y a de nombreux points noirs : projet de zone à faibles émissions de l’agglomération encore très flou, budget vélo par habitant insuffisant, voiture encore très présente,…
  12. Marseille, qui travaille sur la piétonnisation, les transports en commun et les réseaux de pistes cyclables. Marseille est cependant très en retard pour ce qui est de la réduction de l’usage de la voiture. L’agglomération travaille néanmoins sur un projet de zones à faibles émissions.

Plusieurs paramètres ne sont pas pris en compte

Néanmoins, il faut prendre un certain recul vis-à-vis de ce rapport. Il ne concerne que la qualité de l’air extérieur, et se base énormément sur la zone à faibles émissions. Il ne discute pas le périmètre ou la question de la vignette CRIT’Air. Le rapport ne mentionne pas non plus l’augmentation des deux roues et donc des émissions associées à ces véhicules. De la même manière, l’étude ne traite pas du contrôle des voitures à l’émission. Elle n’aborde pas non plus les questions relatives à la sécurité des modes de transport doux. Par exemple, l’étude ne fait pas mention des accidents de vélo ou de trotinette.

Retrouvez le rapport complet du Réseau Action Climat France, de Greenpeace et de l’Unicef sur https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2019/12/rapport_lutte_pollution_2019.pdf.